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Eau et énergie : 2 000 milliards de FCFA nécessaires pour moderniser et étendre les réseaux au Gabon, selon Philippe Tonangoye

Invité mercredi 13 août 2025 sur le plateau spécial de Gabon Première consacré au bilan des 100 premiers jours du gouvernement, le ministre de l’Accès universel à l’Eau et à l’Énergie, Philippe Tonangoye, a dressé un état des lieux sans complaisance. Selon lui, environ 2 000 milliards de francs CFA devront être investis au cours des sept prochaines années pour moderniser les infrastructures existantes et étendre l’accès à l’eau potable et à l’électricité dans tout le pays.

Le membre du gouvernement a rappelé que depuis plus de deux décennies, le secteur souffre d’un manque chronique d’investissements et de maintenance. « Depuis 25 à 30 ans, il n’y a pas eu de véritables investissements ni d’entretien régulier de nos équipements », a-t-il reconnu, soulignant les conséquences de cette négligence sur la qualité des services rendus aux populations.

Un plan national pour désenclaver les zones rurales

Si Libreville et sa périphérie concentrent près de 80 % de la population, soit environ 1,8 million d’habitants, le ministre a insisté sur la nécessité d’élargir l’accès aux 52 communes, 48 départements et quelque 3 000 villages encore largement sous-dotés en infrastructures. « Nous ne pouvons pas laisser des pans entiers du pays en marge de l’accès à des services essentiels », a-t-il affirmé.

Au cours du dernier séminaire gouvernemental, Philippe Tonangoye a défendu un plan d’action ambitieux devant ses collègues et le ministère du Budget. Celui-ci prévoit des investissements massifs de plusieurs centaines de milliards de francs CFA chaque année, afin de moderniser les infrastructures existantes et d’en développer de nouvelles.

Une capacité énergétique insuffisante

À ce jour, la capacité installée du Gabon ne dépasse pas 700 mégawatts, un niveau jugé largement insuffisant pour répondre à la demande croissante des ménages, mais aussi aux besoins industriels. Or, dans le cadre de la stratégie de transformation locale des matières premières, le renforcement de la production et de la distribution d’eau et d’électricité devient un impératif national.

Une gestion critiquée

Le ministre n’a pas manqué de pointer du doigt la vétusté généralisée des équipements et la faible performance de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), concessionnaire public du secteur. « Le niveau de performance aujourd’hui se rapproche beaucoup plus de la médiocrité », a-t-il regretté, utilisant la métaphore d’un « arbuste dont les feuilles jaunissent » pour illustrer un système fragilisé en profondeur.

Selon lui, les solutions envisagées doivent aller « à la racine » du problème, et non se limiter à des réponses superficielles. Il a assuré qu’un travail de fond est déjà en cours pour identifier les véritables causes de cette crise structurelle, tout en réaffirmant la volonté du gouvernement d’apporter des solutions durables aux populations.

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